Sécurité routière : bilan de septembre 2009
Tout d'abord, je sais : je suis un peu à la bourre, je n'écris pas beaucoup ces temps-ci. Obligations professionnelles oblige, j'ai un peu de mal à poursuivre quelques-une de mes activités, dont le maintien de ce blog... Espérons que cela ne durera pas trop longtemps.
Le communiqué officiel
393 personnes sont décédées sur les routes en septembre 2009.
La hausse du nombre de personnes tuées ( +17,7 %) par rapport au mois de septembre 2008 confirme une mauvaise tendance qui se manifeste depuis le mois de juin 2009 (à l’exception du mois de juillet 2009). Toutefois, les chiffres du mois de septembre 2008 étaient particulièrement bas. Le nombre de tués en septembre 2009 reste inférieur à celui du mois de septembre 2007 (- 8 %, soit 393 tués contre 428). Tous les autres indicateurs, à savoir le nombre d’accidents corporels, le nombre de blessés et de blessés hospitalisés restent en nette baisse, c’est donc la mortalité des accidents qui s’aggraverait très sensiblement.
Sur les neuf premiers mois de l’année, le nombre de personnes tuées est en augmentation (+ 64 tués (soit +2% NDLA)) par rapport à la même période de l’année précédente.
Le rapport complet est disponible à cette adresse.
Le communiqué de presse
Disponible à cette adresse à l'heure où j'écris ces lignes. Extraits :
« Le nombre d’accidents corporels connaît lui aussi une baisse de 6,5 % avec 6 285 accidents contre 6 724 en septembre 2008. Bien que moins nombreux, ces accidents ont eu des conséquences très graves : 393 personnes ont perdu la vie le mois dernier sur la route, soit une augmentation de 17,7 % par rapport à un mois de septembre 2008 qui avait marqué une baisse importante de l’accidentalité (- 25,2 % de personnes tuées par rapport à septembre 2007).
Les causes de cette hausse de la mortalité routière en septembre 2009 sont essentiellement liées à des manquements aux règles du Code de la route : vitesse excessive, abus d’alcool et incivilités au volant.
Les usagers de deux-roues motorisés paient un lourd tribut sur les routes : depuis le début de l’année, ils représentent près d’une victime de la route sur trois (motocyclettes et cyclomoteurs) alors qu’ils sont à peine 2 % du trafic. »« Si cette tendance se poursuit, il y aura plus de victimes sur les routes en 2009 qu’en 2008, après sept années consécutives de baisse de la mortalité routière. Il faut donc réagir. Cela est possible : il faut respecter strictement les règles du Code de la route. Nous sommes tous des acteurs de la sécurité routière »
Une analyse succinte
L'année 2009 brille par ses mauvais résultats en terme de sécurité routière. Le mois de septembre est le 5e mois de hausse (après février, avril, juin et août). Si l'on compare les 9 premiers mois de 2008 aux 9 premiers mois de 2009, la hausse du nombre de décès est de l'ordre de 2%, passant de3204 à 3140 décès (notons une fosi de plus la tendance des services gouvernementaux et des médias à introduire la notion d'année glissante, qui permet de ramener la hausse à 0,6%). Le soucis, c'est que loin de connaître la hausse de la circulation mise en avant en septembre pour expliquer une hausse de la sinistralité en août, la consommation de carburant reste désespérément (si je puis m'exprimer ainsi) stable, passant de 33 589 266 à 33 396 070 m3 respectivement sur les 9 premiers 2008, et les 9 premiers mois 2009 (source UFIP). Et même si l'on enregistre une légère hausse de consommation de carburants sur les derniers mois, cette dernière ne permet pas d'expliquer le bilan de sécurité routière.Par ailleurs, on peut noter un changement de ton dans les plupart des médias, qui commencent à entrevoir les limites du tout répressif tout en engageant une sorte de chasse aux sorcières (sont-ce les piétons peu respectueux des règles, ou la baisse du nombre de CRS motocyclistes, les principaux responsables de ce bilan ?). Une recherche sur les termes « limite tout répressif » sur Google reste suffisamment évocatrice. Connaissant le peu d'enclin des médias à analyser ou rechercher des sources (je lis un peu partout sur ces médias que la tendance est à la hausse sur trois mois consécutifs, ce qui est parfaitement faux puisque le mois de juillet a connu une baisse de 6,5% du nombre de tués), il est permis de se demander qui leur a soufflé cette idée, et ce que nous réserve le futur.
Enfin, je rappellerai cet article écrit début 2009 à propos du bilan de l'année 2008, où je concluais en expliquant pourquoi : « l'optimisme affiché du gouvernement quant à l'année 2009 me semble, dans ces conditions, quelque peu prématuré ».