L'ours polaire menacé par le réchauffement climatique

Publié le par Winston Smith

Vous ne pouviez pas y couper : c'est LE marronnier. Et encore une fois, il est permis de se demander où les journalistes trouvent leurs sources, ou même s'il leur arrive de les vérifier.

Dimanche dernier, je zappai sur l'émission (dont j'ignore le nom) de Drucker où une sémillante jeune femme nous expliquait une fois de plus que le réchauffement climatique était une chose grave et qu'il fallait arrêter de rigoler pour agir. Alors, pour agir, elle offrit à M. Sardou un nounours polaire en peluche 100% acrylique d'origine pétrolière.

Parmi les catastrophes les plus éminentes, la disparition de l'ours polaire à cause du réchauffement climatique figure en bonne place. En images, nous eûmes même droit à la sempiternelle vidéo d'un ours éflanqué sortant de l'eau pour se réfugier sur un glaçon : comme chacun le sait, il n'y a jamais eu de vieil ours malade avant le réchauffement climatique.

Chronique d'une manipulation médiatique

Alors, l'ours polaire est-il réellement en danger à cause du réchauffement climatique ? Pour répondre à cette question, il convient de connaître la raison pour laquelle il a été classé parmi les espèces en danger.

En vertu de la loi américaine sur les espèces en danger (Endangered Species Act ou ESA), trois associations, Center for Biological Diversity, Greenpeace et Natural Resources Defense Council, ont introduit une pétition pour l'inscription de l'ours comme espèce mondialement menacée. La procédure de pétition oblige l'administration compétente (Ministère fédéral des espaces naturels et des ressources (Department of the Interior, DoI), par l'intermédiaire du Fish and Wildlife Service, FWS) à rendre un avis circonstancié et détaillé à l'issue duquel le Ministre fédéral compétent (secrétaire à l'intérieur), Dick Kemphtorne, s'est plié à cette obligation le 14 mai 2008, en déclarant officiellement l'ours polaire « menacé ». A aucun moment il n'a été question de menaces réelles et immédiates sur les populations d'ours polaires, mais simplement de projections sur la fonte des glaces qui pourrait les menacer dans un futur plus ou moins éloigné, ou de problèmes ayant bien peu de rapport avec le climat (pollution ou empoisonnement, notamment).   D'ailleurs, l'ours blanc n'est actuellement pas menacé d'extinction, puisque sa population a doublé depuis les années 60, et que sur 13 populations recencées et étudiées, 11 sont stables ou en croissance. En fait, l'ours polaire a été intégré dans la liste des animaux menacés à des fins politiques par lobbying, dans le but d'empêcher l'exploitation pétrolière en Arctique et de protéger ces régions de l'exploitation humaine.

Or, nos chers médias qui n'en sont pas à un racourcis près, nous expliquent avec force images d'ours vieux, cagneux ou malades, que l'ours polaire est aujourd'hui en danger de disparition, à tel point qu'il vient d'être intégré à la liste des espèces menacées à cause du réchauffement climatique (pardon, changement climatique, la terminologie ayant été mystérieusement modifiée au printemps 2008) : il s'agit là d'un beau retournement de la réalité.

Publié dans Actualité

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